Ayiti, au coeur de la crise culturelle et identitaire
Le niveau de décadence des modes de gouvernance a ouvert la porte à l'acculturation. Nous rejetons tout ce qui est Haïtien et qui se rapporte à notre culture. Les dirigeant priorisent la manière de faire d'ailleurs que de renforcer les coutumes, les habitudes qui ont été transmises de génération en générations.
Pour ressembler à l'autre nous changeons nos habitudes de consommation, vestimentaires tout cela a des effets directs sur notre façons de vivre, d'être.
Nous ne sommes plus Haïtiens du fond de nous même. Nous choisirions n importe où si nous avions le choix de partir. Nous dansons leurs rythmes, nous prions les dieux imposés par la colonisation. Nous sommes reste colonisés en dépit de la geste de 1804.
Nous avons accepté de rejeté les dieux tutélaires qui nous a aidé pour conquérir notre indépendance nous avons nié la langue ce véhicule de communication que nos ancêtres avaient construit et qui a faciliter les échanges qui devraient conduire à l'indépendance.
Nous avons également rejeté les essentialités culturelles fondatrices de nations, pour plaire aux colons actuels, nous avons fait le rejet public du vodou tandis que du fond de notre être nous sommes un peuple vodou nous sommes devenu un peuple sans âme patriotique, acculturé qui préfère l'exil à toute sédentarisation qui dénoterait une appartenance à Haïti.
Nous portons encore les noms des colons, nos villes et villages portent encore les noms et les empreintes des colons, nos villes ont l'âge de la colonie, nos routes sont encore en tracées coloniales. Nous ne nous aimons plus, nous maudissons tous les jours nos Ancêtres qui avaient versé leur sang pour rendre libre l'humanité.
Nous sommes devenus des errants qui cherchent refuges n'importe où. Alors, dites-nous ? Nos Ancêtres ont fait l'indépendance politique ; l'indépendance culturelle il nous reste à la faire, pour sortir de nos têtes les vestiges de la colonisation et guérir les populations de ses séquelles et du conditionnement qui en est suivi.
Il faut aussi souligner que de nos jours, il y a une tendance accrue à mettre en avant une quête d'identité culturelle : la langue le créole parlée par tous doit gagner en prestige pour devenir la principale, la langue première effectivement dans les actes et dans les faits, le vaudou, culte ancestral et populaire, marquant cette différence claire avec la culture occidentale, sont revendiqués par certains groupes culturels comme les marques distinctives de l'Ayitien.
Sans qu'on puisse observer en Haïti une tendance au fondamentalisme ou au fanatisme, l'on doit reconnaitre que s'amorce un mouvement vers une revalorisation de tout ce qui de près ou de loin renvoie à des racines culturelles et ce mouvement devient relativement hégémonique par rapport à ce qu'on tenait jusqu'ici pour la culture des couches sociales urbaines privilégiées.
La quête dune identité culturelle s'opère non pas dans une opposition intra-territoriale à la culture bourgeoise dominante calquée sur l'Occident, mais au processus de mondialisation comme tel. Car tout se passe comme si, en se rapportant à ses racines on retrouve un sens à lévolution actuelle du monde qui semble se déployer sans boussole, ou en tout cas, qui tend à détruire les liens traditionnels (de parenté et de village, traditions), ainsi que les pratiques religieuses, syncrétismes ou vaudou, qui servaient de ciment à la communauté.
La transnationalisation, vécue à travers les médias qui orientent vers la consommation de masse des gadgets électroniques, et à travers l'émigration massive vers les États-Unis, et la Caraïbe, est justement le support inattendu de ce retour aux pratiques identitaires qui offrent les ressources nécessaires pour surmonter l'angoisse créée par une mondialisation qui désacralise tout, nivelle les cultures pendant quelle maintient et renforce le racisme, les exclusions et la pauvreté. La revendication identitaire c'est la reterritorialisation de soi, comme source de sécurité et de prospérité.
Cette quête identitaire est indispensable pour permettre aux haïtiens de réunir l'ensemble des éléments nécessaires qui doivent servir à défendre le patrimoine culturel et ancestral en vue d'atteindre le niveau de sensibilisation nécessaires à la construction de notre pays.
La crise culturelle et identitaire ou l'égoïsme remplace l'entraide, la solidarité est substituée par l'individualisme, les intérêts mesquins remplacent l'intérêt collectif et national doit se désintègre pour faire place à UN RÉVEIL COLLECTIF » qui facilitera la prise en charge du pays et la construction dun pays socialement juste, économiquement autonome.
Cette crise identitaire a occasionné un laisser-aller, une déresponsabilisation des citoyens-nes vis-à-vis de leur communauté qu'il faut corriger par une prise en charge des communautés pour les porter à se réconcilier, et à réconcilier la nation avec l'État car, en plus de la crise identitaire, la crise haïtienne est à la fois une crise sociale mais aussi sociétale.
Ayiti! Ayizan! Ayibobo!
Que les dieux de nos Ancêtres protègent Ayiti.
Dr Judie C Roy
Présidente de REPAREN